La famille Zajac, Gisèle et Aron avec leur fils Claude, né en mars 1939 (sd, sl). Archives familiales

Aron ZAJAC
par son fils Marcel Zajac

Mon père, Aron Joseph (dit Henri) Zajac, né le 17 mars 1906 à Varsovie, arrive en France dans les années 1920 ; ma mère, Gitla Honikman, née à Annopol  (Pologne) le 18 mars 1919 arrive, elle, quelques années plus tard. Aron et Gitla se marient à la mairie du 18e arrondissement, à Paris le 25 mai 1938. De ce mariage naissent deux enfants : Claude-Nathan né le 6 mars 1939, décédé en 1967, et Marcel, né le 3 avril 1941. Mon père était brocanteur à Bagnolet.

Mes grands-parents paternels, Sender Yoel et Cywja Zajac, habitaient 72 rue de la Fraternité à Bagnolet. Pendant l’occupation, Sender Yoel est arrêté par la police française lors de la rafle du 11 février 1943, puis déporté le 2 mars 1943 de Drancy à Auschwitz par le convoi 49. Ma grand-mère, Cywja, est arrêtée à Ozoir-la-Ferrière où elle s’était réfugiée et est déportée le 7 octobre 1943 par le convoi 60.

Mon père a été arrêté par le “Billet vert”, interné à Pithiviers et déporté à Auschwitz le 25 juin 1942 où il serait décédé en septembre 1944. Ma tante Matyla écrit dans son témoignage paru dans Pithiviers-Auschwitz (éd. Cercil) : “Pour Henri, on a appris qu’ensuite, sur la route, lors de la “marche de la mort” au moment de l’évacuation d’Auschwitz, il a attrapé le typhus et n’est jamais arrivé au camp de destination.“

Le 16 juillet 1942, ma mère est convoquée au commissariat de Montreuil et c’est ma tante, Madeleine Desplanches, qui est arrivée à la faire sortir en invoquant le fait qu’elle avait deux enfants. Le commissaire l’a autorisée à partir car il a eu pitié.

Pendant ce temps, ma mère s’est cachée à Paris. Pour nous mettre à l’abri, elle nous a placés chez une nourrice à Montargis. Cette femme était folle et nous a maltraités. Elle nous a fait dormir avec les chèvres dans l’étable, nous ordonna de courir dans les orties tout nus dans le jardin en friche et nous obligea à manger des fruits pourris tombés des arbres.

Une voisine appela d’urgence notre mère pour qu’elle vienne nous reprendre, sinon nous allions mourir, ce que fit ma mère immédiatement, malgré la crainte de se faire prendre. Elle continua à se cacher avec nous. Après la guerre, elle s’est remariée avec Henri Szpeter et a eu une petite fille, Josiane. Ma tante Madeleine Desplanches, sœur de mon père qui a également survécu, a évoqué ses souvenirs sur ses frères et, en particulier, Maurice.

 

Témoignage recueilli en 2009

 

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ARON ZAJAC
Interné au camp de Pithiviers à partir du 14 mai 1941
Déporté à Auschwitz le 25 juin 1942 par le convoi 4
Assassiné à Auschwitz le 2 janvier 1943 à l’âge de 36 ans

MARCEL ZAJAC
Fils d’Aron Zajac
le 3 avril 1941
Décédé le 20 janvier 2013