Extrait du registre des internés du camp de Beaune-la-Rolande (1941-juillet 1942). Archives départementales du Loiret – 175 W 34120

Hersz MAGIEN
par sa belle-fille Madame Magien et sa petite-fille Mauricette Magien

Madame Magien témoigne : 

J’ai connu mon mari Maurice Magien à 17 ans. Il me parlait souvent de son père, Hersz, qu’il adorait. Il vivait chez des voisins, des Français qui l’ont caché. J’étais leur voisine. Son père était veuf et avait quatre enfants. Sa mère était morte de maladie quand il avait neuf ans. Il s’était disputé avec sa belle-mère et il était parti de chez lui.

Son père a été arrêté en 1941 et n’est pas revenu de déportation.

Nous avons eu une fille Mauricette, née à Paris qui vit au Canada.

Mauricette Magien écrit :

Mes parents se sont mariés en 1951. Ils ont eu un fils Hervé en 1957 qui est décédé à l’âge de six mois. Je suis née le 19 août 1958.

En fait, mon père ne m’a jamais parlé de sa famille ni de son passé. Les gens qui travaillaient avec lui ne savaient pas qu’il était juif. Il me l’a annoncé lors de mon 18e anniversaire. Ceux qui le savaient ont respecté son désir de garder le secret. Lorsque je l’ai appris, j’étais simplement fière d’avoir “du sang juif”.

Comme document, je n’ai qu’un extrait de naissance de mon père né le 8 février 1926 à Paris 20e de Hersz Magien né à Lublin le 8 août 1901, maroquinier, et de Tauba Rebeka Brochsztejn, née à Lublin le 19 septembre 1900.

Ma mère tenait une librairie à Paris et je suis tombée sur le Mémorial de la Déportation des Juifs de France par Serge Klarsfeld. Y sont inscrits son père (convoi 6 en date du 17 juillet 1942) et ses trois sœurs Rachel 13 ans, Marie, cinq ans et Paulette trois ans (convoi 21 en date du 19 août 1942 parti de Pithiviers pour Auschwitz).

Tout ce que mon père me disait, c’est que si tout cela ne s’était pas produit, j’aurais eu trois tantes, et qui sait combien de cousins. Je me rends compte à présent de l’ampleur de cet acte barbare et des répercussions qu’il a et continuera d’avoir sur l’humanité.

Mon père est mort en 2005 d’un cancer du poumon.

 

Témoignage recueilli en 2009

 

Revenir en haut

HERSZ MAGIEN
Interné au camp de Pithiviers à partir du 14 mai 1941
Déporté à Auschwitz le 17 juillet 1942 par le convoi 6
Assassiné à Auschwitz le 8 octobre 1942 à l’âge de 41 ans

MADAME MAGIEN
Belle-fille de Hersz Magien

MAURICETTE MAGIEN
Petite-fille de Hersz Magien
Née le 19 août 1958