Julius et Sonia Borowka avec leur petite fille Eliane (sd, 1939). Archives familiales

Julius BOROWKA
par son neveu Serge Vanry

C’était le mari de ma tante Sonia, sœur de mon père. Il était né le 24 avril 1908 à Francfort en Allemagne. Je ne connais pas sa date d’arrivée en France.

Ma tante venait de Varsovie. De Paris, elle était partie à Calgary (Canada) où elle avait de la famille. Mais le séjour s’étant mal passé, elle a décidé de revenir en France où elle s’est établie et où elle a rencontré Julius.

Je me souviens qu’ils s’occupaient de moi quand mes parents étaient occupés. J’avais 9 ou 10 ans. Ils étaient charmants tous les deux. Pour moi, c’était un couple idéal. Ils travaillaient dans la maroquinerie. Ils parlaient yiddish, n’étaient pas du tout religieux. Ils vivaient modestement dans un petit appartement 6 rue Gambey dans le 11e arrondissement à Paris. Une petite fille Éliane est née. Julius était un homme calme, tranquille, un très bon père.

Ma mère a appris que Julius avait été arrêté le 14 mai 1941.

Ma mère, mon frère Edouard âgé de 3 ans, et Sonia, âgée de 38 ans, ont été arrêtés en même temps, lors de la rafle du Vel d’Hiv, ainsi que leur petite fille Éliane qui avait trois ans. Sonia et Éliane ont été internées, après 6 jours passés au Vel d’Hiv, au camp de Pithiviers, le 21 juillet 1942. Le 15 août, Sonia et Éliane sont toutes deux transférées à Drancy, d’où elles sont déportées deux jours plus tard par le convoi 20.

Les documents du Cercil indiquent que Julius est dirigé, le 25 juillet 1941, du camp de Beaune-la-Rolande vers la ferme du Ousson, située à 4 km de Vannes-sur-Cosson (Loiret). Le 8 mai 1942, Julius est reconduit au camp de Beaune, dans la baraque n°3 avec tous les autres internés de la ferme du Ousson. Un rapport du commandant des groupes de Sologne, daté du 11 mai 1942, indique qu’il s’agit d’une mesure disciplinaire collective. Cette “sanction” serait liée à l’état d’esprit des internés, sans autre véritable précision. Un rapport antérieur, datant de fin avril 1942, souligne qu’une rumeur persistante de départ vers l’Allemagne circulant parmi les internés serait l’une des principales causes d’évasions.

Le 28 juin 1942, Julius est déporté directement de la gare de Beaune-la-Rolande vers Auschwitz.

D’après les Archives d’Auschwitz, il serait mort le 16 août 1942 à 13h45 de défaillance cardiaque et circulatoire (“Herz und Kreislaufschwäche”).

 

Témoignage recueilli en 2009

 

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JULIUS BOROWKA
Interné au camp de Beaune-la-Rolande à partir du 14 mai 1941
Déporté à Auschwitz le 28 juin 1942 par le convoi 5
Assassiné à Auschwitz le 16 août 1942 à l’âge de 34 ans

SERGE VANRY
Neveu de Julius Borowka